Affaire Guéant, suite et fin. On le savait depuis un mois, mais c'est désormais officiel : quand Claude Guéant, au micro d'Europe 1 le 22 mai, a affirmé que deux tiers des enfants en échec scolaire étaient des enfants d'immigrés, il disait n'importe quoi. Quand Claude Guéant, quelques jours après, persistait en affirmant trouver confirmation de ses propos dans une étude de l'Insee, il mentait. Quand Claude Guéant faisait envoyer à Libération par les motards de la République un droit de réponse pour confirmer ses propos, il s'enfonçait… Il ne reste plus au ministre qu'à le reconnaître.
Après un mois d'une bataille de chiffres assez surréaliste, l'Insee vient de délivrer, chose très rare pour l'institut statistique, un communiqué de presse en forme de mise au point. Les immigrés représentent non pas deux tiers des élèves sortant du système scolaire sans qualifications, comme l'a dit - et écrit - Guéant, mais «environ 16%», lit-on dans le communiqué. Il fallait cela pour mettre enfin un terme à ce feuilleton. Et c'est regrettable. Libération avait corrigé à trois reprises le mauvais élève Guéant, qui ne voulait rien entendre. Au contraire, le ministre de l'Intérieur s'était même fendu de deux droits de réponse à Libération. Dans le dernier, daté du 9 juin, Guéant y qualifie notre raisonnement (aboutissant à la même conclusion que l'Insee, à savoir que la bonne proportion était de 16%) d'«exotique».
Si Guéant a pu s'autoriser si longtem