Ne jamais le dire explicitement, mais le faire comprendre très clairement. Hier, lors de la quatrième conférence de presse de son mandat, consacrée à son grand emprunt, Nicolas Sarkozy s'est rapproché un peu plus de sa candidature à la candidature. En creux ou de biais. «Dire que l'on ne pense pas à l'année prochaine, personne n'y croirait», a-t-il déclaré. Ou bien : «Il viendra le moment où on reparlera [de la présidentielle, ndlr].» Et encore : «Voilà des questions importantes qui pourront occuper le débat à venir.» Le tout, bien sûr, est enrobé des précautions d'usage d'un Président en situation pour encore une petite année : «Avant de penser à un autre mandat, je dois penser à finir celui-là.» Et aussi : «J'ai des comptes à rendre, des résultats à obtenir. Je ne peux pas me distraire.»
Graal. Dans cette précampagne, qui devrait durer jusqu'à la fin de l'année, Nicolas Sarkozy a trouvé un Graal présidentiel : la crise économique mondiale. Depuis plusieurs semaines, il en a fait un allié objectif. D'abord pour faire oublier les tête-à-queue de sa politique (un bouclier fiscal défendu pendant trois ans, puis finalement dilué dans sa toute nouvelle réforme de l'ISF) et surtout pour justifier des faibles résultats. «Il y a une sous-estimation de la gravité de la crise», a-t-il déclaré hier. Et quelques minutes plus tard : «Je ne sous-estime pas les souffrances de nos compatriotes face à la crise mais il