En nommant François Baroin à Bercy, Nicolas Sarkozy ne cache plus son addiction aux chiraquiens. En l’espace de quelques mois, il a installé deux des plus fidèles amis de l’ancien chef de l’Etat aux avant-postes du gouvernement.
Après Alain Juppé - vice-Premier ministre officieux - élevé au grade de ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères le 27 février, voici donc François Baroin, le filleul de Jacques Chirac, promu dans le fauteuil de Chistine Lagarde.
Pas mal pour quelqu’un qui n’a jamais prétendu être un spécialiste des questions économiques. Mais contrairement à celle qu’il va remplacer, François Baroin est un pur politique. Un de ces petits fauves à l’instinct précieux en période électorale. Capable de sortir les griffes au moment propice et de montrer les crocs pour dissuader les adversaires. Bref un animal qu’il est rassurant d’avoir à ses côtés pour un chef d’Etat en campagne.
Biberonné au chiraco-juppéisme, cet ancien journaliste à Europe1 (il suivait notamment le Front national) est un fondu de politique. De République aussi. Ardent défenseur du fameux «modèle français» et de ses valeurs, il a par exemple été à l’origine de loi sur l’interdiction du port du voile à l’école. Mais il figurait parmi les grands pourfendeurs à droite du débat sur l’identité nationale, alors qu’il n’était pas encore ministre.
Longtemps moqué pour son allure juvénile, François Baroin s’est débarrassé de ses petites lunettes rondes qui lui avaient valu le sobriquet de «Harry Potter».