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Libération

Les deux Nicolas Sarkozy

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publié le 30 juin 2011 à 0h00

L’ouverture officielle des primaires socialistes va naturellement imprimer, imprime déjà un changement de tempo à la campagne présidentielle.

A gauche, chacun a pu s'en rendre compte. Jean-Luc Mélenchon a été investi dans les règles chef de file de la gauche radicale. L'aimable Nicolas Hulot et l'acariâtre Eva Joly se sont affrontés pour porter les couleurs d'Europe Ecologie-Les Verts. Les trotskistes remplacent minutieusement leurs candidats populaires par des inconnus énigmatiques, comme s'il fallait à tout prix jouer à qui perd gagne. Martine Aubry, François Hollande, Ségolène Royal, Arnaud Montebourg et Manuel Valls vont désormais rivaliser, l'entrée en lice de la première secrétaire ayant provoqué une accélération candide des autres prétendants, comme si ceux-ci devaient s'organiser inévitablement en fonction d'elle. Au centre, Jean-Louis Borloo danse avec entrain une valse-hésitation très viennoise, cependant que François Bayrou, seul de son espèce, a stoïquement décidé d'ignorer la fébrilité générale et d'attendre avant d'annoncer qu'il entreprend une troisième tentative. Christine Boutin et Nicolas Dupont-Aignan, répondant à l'attente impatiente, font don de leur personne à la République esseulée. Marine Le Pen galope de média en média convaincre une France anxieuse et amère qu'il est grand temps de s'engager dans une voie grecque, c'est-à-dire récusant tous les engagements, tous les traités et toutes les normes au son de la musique d'Apocalypse Now.

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