Il a failli jeter l'éponge, Nicolas Hulot a droit au repêchage. Hier, à Grenoble, au milieu d'un skate park, pour l'unique débat du second tour de la primaire d'Europe Ecologie-les Verts, l'ex-animateur télé a choisi d'éviter de se lancer dans un va-tout frontal face à Eva Joly. «Je suis là pour me battre, mais pas contre Eva, contre le changement climatique, […] contre l'épuisement des ressources naturelles, […] contre le capitalisme sans limites […] contre nos ennemis, les lobbies.» Hulot, arrivé avec 40,22% des voix des 25 000 participants au premier tour, 10 points derrière Eva Joly (49,75%), enclenche la marche à gauche pour faire oublier ses écarts au centre.
«Comédie».«Mon énergie est là pour ça, pas pour trouver des différences [avec Eva Joly, ndlr]. Il faut peut-être sortir de cette comédie», martèle-t-il, mettant en garde pour la suite de la campagne : «Il y aura une dynamique collective si chacun prend sa part de responsabilité.» Le camp Hulot était archi-sûr de l'emporter au premier tour. Il lui faudrait un miracle pour être déclaré vainqueur le 12 juillet.
Dans le TGV qui l'a mené en Isère, Nicolas Hulot a souligné la nécessité de «dédramatiser» la situation. Lucide. «Détruire vingt ans de préjugés, c'est pas si facile que ça. Si j'avais eu deux mois de plus, je ne suis pas sûr que ça aurait changé la donne», dit-il aux journalistes. Sa camarade eurodéputée Sandrine Bélier est plus réservée : <