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Analyse

Le PS craint l’effet loterie

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Rue de Solférino, les avis divergent sur les leçons à tirer du scrutin écolo.
publié le 1er juillet 2011 à 0h00

Eva Joly qui a failli l’emporter dès le premier tour face à l’hyper-médiatique Nicolas Hulot chez Europe Ecologie-les Verts, c’est une surprise - aussi - dans les rangs socialistes. Surtout qu’en 2006, il leur est arrivé exactement l’inverse : Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn, éléphants ultra-capés bénéficiant de forts soutiens en interne, avaient été battus à plates coutures par Ségolène Royal, partie de loin dans le PS, mais plébiscitée par les nouveaux adhérents et portée par des sondages flatteurs.

«Péripétie». Alors ? Une roulette, la primaire ? Au PS, oser le parallèle entre la consultation écologiste et le scrutin d'octobre fait sortir tout le monde de ses gonds au motif que les deux collèges électoraux sont aux antipodes : 30 000 côté EE-LV, des centaines de milliers espérés, voire quelque millions, au PS, ce qui rendrait impossible tout réflexe identitaire. «On ne parle pas du même objet politique : la primaire écolo visait un EE-LV taille XL alors que la primaire du PS s'appuie sur tout le peuple de gauche», rappelle François Kalfon, chargé des études d'opinion au PS. Mais pour que cela marche, «il ne faut pas que notre primaire devienne un petit spectacle entre amis, sinon les mêmes causes produiront les mêmes effets».Pour Benoît Hamon,«on compare deux exercices qui n'ont rien à voir : 30 000 militants ou sympathisants d'un côté et un collège citoyen composé de tous les Français ayant leur carte d'électeur de l'autre».