Daniel Cohn-Bendit, député européen et cofondateur d’Europe Ecologie-les Verts, analyse les résultats du premier tour de la primaire d’EE-LV et les enjeux de 2012 pour les écologistes.
Etes-vous surpris par l’échec de Nicolas Hulot et la percée d’Eva Joly, qui rate de 66 voix la désignation dès le premier tour ?
Oui, c’est une surprise. J’étais persuadé que Nicolas Hulot allait gagner. Qu’on appelle cela le mouvement ou la famille écologiste, une majorité d’entre eux ont voté contre lui. Pourquoi y a-t-il eu un refus aussi net, aussi clair et aussi violent de la candidature de Nicolas ? Il faudra l’analyser à froid…
N’est-ce pas un rejet du candidat des sondages ?
Non. Je crois que c’est le fruit d’un ensemble de pulsions contre le candidat de TF1, le candidat EDF, le candidat L’Oréal. Et un candidat qu’on n’arrive pas très bien à positionner entre la droite et la gauche. Je ne dis pas que ces arguments sont justes, mais qu’il a été perçu comme ça. Sa défaite, c’est de ne pas avoir réussi à montrer qu’il est autre chose que l’image d’Epinal que se font de lui certains militants et les sympathisants écolos. Il aurait dû assumer son changement et son évolution, qui sont réels.
En rappelant qu’il avait un temps envisagé un duo avec Jean-Louis Borloo, a-t-il inquiété les électeurs ?
Il a été très sincère en disant qu’il avait vu Borloo. S’il a été pénalisé, c’est parce qu’il n’est pas allé au bout de sa démarche. Il fallait qu’il joue