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Libération
Analyse

L’étrange ballet des avocats et du procureur

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Benjamin Brafman, Kenneth Thompson et Cyrus Vance Jr. se sont relayés devant les caméras, hier.
publié le 2 juillet 2011 à 0h00

C’est un drôle de ménage à trois qui s’est mis en place vendredi devant la cour criminelle de Manhattan. Tour à tour, ils sont venus devant les caméras. Le premier, ce fut Benjamin Brafman, l’avocat de Dominique Strauss-Kahn, dans son costume sur mesure, qui dit son soulagement d’avoir pu faire libérer sur parole l’ancien patron du Fonds monétaire international. Qui réaffirme aussi qu’il est sûr que son client sera acquitté. Et qui fait presque comme si l’affaire était déjà pliée, le non-lieu en ligne de mire.

Le dernier, ce fut le procureur du comté de New York, Cyrus Vance Jr., apparemment pas très à l'aise de devoir expliquer qu'il avait désormais des «inquiétudes» sur la crédibilité de la plaignante. Quelques semaines plus tôt, il avait tenu à souligner devant les mêmes micros combien les chefs d'inculpation retenus contre DSK étaient «de la plus grande gravité» et que le dossier qu'il possédait contre l'accusé «grossissait de jour en jour».

Mais le plus offensif encore une fois, ce fut Kenneth Thompson, l'avocat de la victime présumée, qui s'en est pris dans la même diatribe aux procureurs et à la défense, les accusant en substance de dissimuler des éléments de preuve qui montreraient une agression sexuelle. Rejetant une nouvelle fois toute hypothèse de relation consentie, Thompson a refait son propre récit des événements, n'hésitant pas à parler de contusions sur le vagin de Nafissatou Diallo, du ligament abîmé de son épaule et de collants