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Libération

La droite se tait pour ne pas déraper

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Silencieuse depuis le début de l’affaire, la majorité le reste aujourd’hui.
publié le 2 juillet 2011 à 0h00

«Se taire et faire son travail.» Au début de l'affaire, le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, avait ainsi résumé la ligne de conduite de l'UMP. Cette stratégie s'avère payante aujourd'hui, évitant à la majorité un rétropédalage embarrassant.

Alors que l'accusation vacille à New York, on se félicite à droite de la retenue observée. «Nous sommes restés très discrets, nous avons gardé une attitude digne, sans essayer de tirer profit de cette affaire», témoigne Axel Poniatowski, président de la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale.

Un silence qui, à l'époque, ressemblait fort à une stratégie. L'affaire se suffisant à elle-même, les cadres de l'UMP avaient jugé bon de ne pas en rajouter et de laisser «infuser» dans l'opinion, selon les propos d'un ancien ministre.

Le mot d'ordre n'a pas changé aujourd'hui et la prudence est de mise. François Fillon en visite en Indonésie a donné le ton en déclarant : «Nous devons attendre sereinement que la justice américaine fasse son travail. C'est la seule conduite à tenir dans cette affaire.»

Bernard Debré, seul à avoir outrepassé les consignes, s'est fendu d'un mea culpa vendredi sur BFMTV: «Je reconnais tout à fait que je suis allé trop vite.» Le député de Paris avait estimé en mai que Dominique Strauss-Kahn était «un homme peu recommandable», ajoutant que «c'est humilier la France que d'avoir un homme qui soit comme lui, qui se vautre dans le sexe». M