Menu
Libération

Les quatre vérités de l’affaire DSK

Article réservé aux abonnés
publié le 6 juillet 2011 à 0h00

Pour la suite, on ne sait pas encore. Il est trop tôt pour dire si Dominique Strauss-Kahn a maintenant la force d’affronter une campagne présidentielle, si un homme aussi exposé qu’il l’a été peut encore être candidat sans que trop d’électeurs ne pensent à sa vie privée plutôt qu’à ses propositions et si une vie d’homme public peut toujours le tenter alors qu’il vient d’en éprouver la violence. Il faudra du temps pour le savoir mais il y a, d’ores et déjà, quatre enseignements à tirer de ce feuilleton dont les cinq continents auront fait leurs délices.

Le premier est qu’il y a peu de choses aussi perverses qu’un système judiciaire dans lequel les procureurs sont élus. Les Etats-Unis estiment qu’on ne peut pas faire plus démocratique car on s’assurerait ainsi que la politique pénale répond bien aux désirs des citoyens au nom desquels les jugements sont rendus, mais la justice n’est précisément pas affaire d’opinion, fût-elle publique. C’est sur des principes et des règles de droit qu’elle doit s’appuyer et non pas sur un sentiment populaire, inévitablement empreint de préjugés, toujours variable et tendant à désigner un coupable qui l’est forcément puisque trop pauvre, trop riche, trop étranger ou trop éloigné des convenances pour ne pas l’être. Dès lors qu’un procureur est élu, il doit épouser ces préjugés pour être réélu, se faire Zorro pour pouvoir mieux briguer d’autres postes encore plus élevés, et c’est ce qui est arrivé au procureur Vance, brillant fils de famille tarau