Chez les détectives privés, on sait entretenir le mythe. Dans son bureau à Long Island, Darrin Giglio a accroché un chapeau de Sherlock Holmes au portemanteau et, dans le couloir, il a placé une statue du Faucon maltais sur l'armoire. «C'est vrai, dit-il, il y a tout un imaginaire qui va avec la profession. Mais il ne faut pas croire tout ce que vous voyez à la télé, c'est un boulot qui demande de la discipline et du sérieux. On travaille pour des clients qui sont souvent dans des situations dramatiques, et on essaie d'aller vers la vérité.»
Cheveux ras et carrure d'ancien marine qu'il a été, Darrin Giglio est, à 43 ans, à la tête de l'une des plus grosses agences de détectives privés de New York, North American Investigations. Il a une trentaine de PI (private investigators) sous ses ordres, et traite des «milliers d'affaires par an». Des filatures privées ou pour le compte de grosses sociétés, des cas des disparitions de personnes et des dossiers criminels, comme celui de Dominique Strauss-Kahn.
En ayant recours à une de ces agences, la «société de sécurité» Guidepost Solutions, pour fouiller le passé de la victime présumée qui accuse l’ex-patron du FMI d’agression sexuelle dans une chambre du Sofitel de Manhattan, les avocats de DSK ont mis en lumière une profession qui préfère généralement œuvrer dans l’ombre. La France a soudain découvert le rôle déterminant des détectives privés dans le système judiciaire américain. Des fins l