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Libération
interview

«Internet accélère les rumeurs, mais permet aussi de les combattre»

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Patron de l’agence Internet Netscouade, Benoît Thieulin était responsable de la campagne web de Ségolène Royal en 2007. Ce spécialiste du Web, aujourd'hui proche d'Arnaud Montebourg, revient sur les rumeurs et le rapport de Martine Aubry à Internet.
Une page de Facebook (AFP Justin Sullivan)
publié le 11 juillet 2011 à 17h59
(mis à jour le 11 juillet 2011 à 20h09)

Comment le professionnel d'Internet que vous êtes réagit-il aux attaques contre le Web, accusé de colporter un torrent de rumeurs contre Martine Aubry?

On est à nouveau dans le net-bashing [NDLR: dénigrement du Net]. Cela ne révèle qu'une chose du rapport de ces gens à Internet: ils n'y vont pas. On a affaire, sur ces attaques, à une génération qui maîtrise assez peu les réseaux sociaux. Moi-même, je ne suis pas un net-optimiste absolu. Mais les rumeurs, elles sont nées avec la politique. L'affaire des colliers de la reine, ça a fichu la monarchie en l'air: dans tout Paris, des chansons ridiculisaient Marie-Antoinette.

N'est-il pas vrai, cependant, que l'effet viral des rumeurs est beaucoup plus fort sur Internet?

C'est certain. Twitter, par exemple, est un chaudron où les infos sont déversées et commentées. De nombreuses infos sont sorties là avant de sortir sur les grands médias: mort de Michael Jackson, affaire Jean Sarkozy… Certes, ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de fausses infos. Mais la nouveauté, c'est qu'elles sont très rapidement corrigées par d'autres internautes. La semaine dernière, la rumeur de la mort d'Obama diffusée par un faux compte Twitter de Fox News n'a duré que quelques dizaines de secondes.

De plus, avant Internet, les rumeurs se colportaient aux comptoirs, dans les dîners en ville