«C'est l'arrivée du Tour de France d'Angres !» Fin d'après-midi, lundi 4 juillet, devant la mairie d'Angres (Pas-de-Calais). Ils sont une vingtaine à attendre le «Jungle Tour», 400 kilomètres à vélo en huit étapes, de Bailleul à Bruxelles, «pour les droits des exilés», migrants sans abri de France et de Belgique. Plusieurs nationalités vivent dans des campements de fortune dans les bosquets près des aires d'autoroute. Etape finale : la Commission européenne, où les militants déposeront les témoignages des associations sur les conditions de vie des migrants.
Angres, Départ du «Jungle tour», à la bonne franquette
Ambiance potache en attendant les cyclistes. Sylvie, secrétaire, Bruno, commercial, Thérèse, assistante maternelle. Enfants, partie de foot, bises. Avec eux, une demi-douzaine de Vietnamiens. A Angres, c'est un promeneur qui les a découverts, frigorifiés, dans un bois près de l'A26, à l'hiver 2008. Originaires d'une région pauvre du Vietnam, ils se glissent la nuit dans les camions, sur l'aire d'autoroute voisine, en espérant se réveiller à Douvres. Depuis, une poignée d'habitants s'organisent, pour des douches, des vivres, des soins. Pas simple de trouver un lieu pour les sortir du bois insalubre.«Quand ils ont su où on voulait s'installer, des agriculteurs ont déversé trois tas de fumier sur le terrain.» La maire communiste, Maryse Roger-Coupin, offre un terrain municipal, avec tentes prêtées par Médecins du monde et palette