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Libération

Hulot, une stratégie qui tombe à l’eau

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La base du parti a désavoué l’ex-animateur télé. L’attitude prudente de Cécile Duflot lui épargnera toute contestation en interne.
publié le 13 juillet 2011 à 0h00

Aveuglés. Le nez collé sur les analyses politiques et les cotes de popularité d’un Nicolas Hulot faisant jeu égal avec les ténors socialistes, certains responsables de premier plan d’Europe Ecologie-les Verts (EE-LV) n’ont pas vu le crédit qu’avait Eva Joly auprès des sympathisants écologistes. Signe de l’effet d’optique provoqué par la candidature Hulot : quelques jours avant le premier tour, plusieurs cadres régionaux avaient pris parti pour l’ancien présentateur télé.

«Décalage». Le sommet du parti écologiste n'est-il plus en phase avec sa base ? Pas vraiment… Mis à part les proches historiques de Nicolas Hulot (Pascal Durand ou Jean-Paul Besset), seules quatre personnalités (José Bové, le conseiller de Paris Denis Baupin, le député Yves Cochet et l'ex-numéro 1 des Verts Gilles Lemaire) ont affiché publiquement leur engagement aux côtés d'Hulot. Tous les autres élus et cadres nationaux ou européens plaidaient pour l'ancienne magistrate. «Ils se sont laissés emmener par une histoire où ça buzze, critique l'eurodéputé Yannick Jadot, porte-parole de Joly. C'est une erreur complète d'analyse.»«On n'a pas senti les choses sur le terrain, justifie Baupin. Le décalage avec les militants était important, car Nicolas n'a pas eu assez de temps pour les rencontrer.»

«Les dirigeants de EE-LV sont plus cyniques que ça, affirme pour sa part Daniel Cohn-Bendit. Une partie misait sur Hulot pour bénéficier de son aur