La «règle d'or» ou le piège politique. La majorité est bien décidée à poursuivre son procès «en irresponsabilité» du Parti socialiste avec, cette fois, son projet de «règle d'or». De quoi s'agit-il ? Derrière ce joli nom se cache un ardu sujet de finances publiques. Lundi, le Sénat a adopté en seconde lecture le projet de loi qui veut inscrire dans la Constitution l'objectif de retour à l'équilibre des comptes publics. Pour obtenir une majorité, le gouvernement a dû lâcher du lest auprès des sénateurs UMP, qui s'inquiétaient de voir leur pouvoir d'initiative législative en matière de fiscalité bridé par le projet de loi.
Le texte doit être voté aujourd’hui à l’Assemblée nationale, mais la vraie échéance est pour l’instant inconnue. Car il faudra en passer impérativement par la réunion des députés et sénateurs en Congrès à Versailles, avec un vote à la majorité des trois cinquièmes. Et donc obtenir le soutien de tout ou partie des socialistes. D’où le piège. Car sur le fond, beaucoup d’entre eux (en tout cas l’aile libérale du PS) sont plutôt favorables au principe même de cette règle d’or. Mais pas question de faire cette fleur à Nicolas Sarkozy à un an de la présidentielle.
La majorité le sait et a donc pilonné depuis trois jours sur le thème de l'irresponsabilité. Dimanche, c'est Valérie Pécresse qui accuse la gauche de «voter contre la jeunesse de ce pays». Lundi, c'est au tour de Bernard Accoyer, le président de l'Assemblée nationale, de fustiger