Jean-Marie Le Pen honore toujours de ses visites le «Carré», surnom du nouveau siège du parti à Nanterre (Hauts-de-Seine) où il dispose d'un bureau. Le désormais président d'honneur du Front national, qui a fêté ses 83 ans le 20 juin, déteste le mot retraite «tant sur le plan civil que militaire». Il ne fait donc pas que s'occuper des rosiers de la villa de sa femme, Jany, à Rueil-Malmaison, mais garde un œil sur le parti d'extrême droite, désormais aux mains de sa fille. Une présence au Carré que certains proches de Marine Le Pen jugent trop assidue.
Ils souhaiteraient, eux, tourner définitivement la page Le Pen père. Ils craignent que sa présence aux côtés de la nouvelle présidente du parti pèse sur la campagne présidentielle de Marine Le Pen. Surtout, ils redoutent que les dérapages et autres sorties du fondateur du FN viennent troubler la nouvelle image du parti cultivée par sa fille.
«Plénitude». Jean-Marie Le Pen n'a pas vraiment décroché. Tous les matins, il arrive entre 10 et 11 heures au siège du parti. Premier geste, le petit café dans le bureau de sa fille pour «échanger, discuter de l'actualité», explique-t-il. Quand la présidente n'est pas là, il tape la conversation avec la secrétaire de Marine Le Pen. Après le déjeuner, il se rend à Montretout, sa villa à Saint-Cloud. Les fenêtres de son bureau dominent Paris. «Là, il reçoit beaucoup, des journalistes, des personnalités. Il consulte», détaille Alain Vizier, le responsa