Chez le militaire, le 14 Juillet résonne des mots «rangers cirées»,«Famas astiqué» et «uniforme bien repassé». Pour le révolutionnaire, c'est plutôt prise de la Bastille et droits de l'homme. Hier à Paris, le contraste était flagrant entre des Champs-Elysées tout en képis et la place de la Bastille, où la gauche célébrait «sa» fête nationale. «Face à la politique du pilori : liberté, égalité, fraternité» : le message vise «Sarkozy et sa clique», dixit Pierre, qui affiche son engagement au Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon. Pour rien au monde il aurait applaudi l'armée : «Célébrer les chars d'assaut, non merci ! C'est quand même un sacré paradoxe que le pays qui se revendique comme la "nation des droits de l'homme" soit aussi le troisième plus gros trafiquant d'armes de la planète.»
La Ligue des droits de l'homme organise l'événement. Son président, Jean-Pierre Dubois, tient à rappeler que le premier rassemblement «contre la xénophobie» a eu lieu le 4 août 2010, au lendemain du discours de Grenoble de Nicolas Sarkozy. Un concentré d'ultrasécurité dans lequel le chef de l'Etat avait fustigé «les Roms» et lancé son projet de «déchéance de nationalité pour les criminels d'origine étrangère».
Puis c'est au tour des «papys» révolutionnaires de faire (encore) de la résistance. Raymond Aubrac, 97 ans, ouvre le bal : «Les plus hautes autorités de l'Etat stigmatisent les étrangers, les chômeurs et l