Le débat de fond n'aura pas lieu. Les déclarations outrancières de toutes parts, après la proposition d'Eva Joly de remplacer le défilé militaire du 14 juillet par «un défilé citoyen», ont annihilé la possibilité d'un dialogue sur la signification et l'origine des célébrations de la fête nationale, un sujet qui divise encore les historiens.
Rituels. En se focalisant sur la binationalité franco-norvégienne de la candidate d'Europe Ecologie-les Verts (EE-LV), les réactions ont déplacé le débat sur le terrain de la petite phrase politique et de la controverse sur la légitimité de l'ex-magistrate. Eva Joly, française depuis plus de quarante ans, députée européenne élue par les Français, a-t-elle le droit de remettre en cause l'un des rituels de la République ?
Mais, alors qu’elle avait fait l’unanimité contre elle après sa sortie, la candidate écologiste a vu le rapport de forces se renverser au cours du week-end. Le Parti socialiste qui avait fortement critiqué sa proposition s’est rangé à ses côtés lorsqu’il s’est agi de pilonner François Fillon.
Le Premier ministre, en visite à Abidjan, avait estimé vendredi que l'ancienne magistrate n'avait pas «une culture très ancienne des traditions françaises, des valeurs françaises, de l'histoire française». Hier à Avignon, Martine Aubry, candidate à la primaire socialiste, a demandé à demi-mot la démission de François Fillon : «Si j'étais présidente de la République, j'aurais un Premier ministre qui