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Libération
TRIBUNE

Il faut sauver la Grèce pour sauver l’Europe

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par Martine Aubry, Première secrétaire du Parti socialiste Maire de Lille, candidate à la primaire socialiste
publié le 18 juillet 2011 à 0h00

Certains pensent que la situation financière grecque ne regarde que la Grèce. D’autres voient même une question morale dans le risque de défaut de paiement du pays, sanctionnant des années de mauvaise gestion publique. Ils se trompent lourdement.

D’abord, nous n’en serions pas là si l’Europe avait pris les décisions qui s’imposaient après l’avertissement sévère de la crise financière de 2008. Mais de sommet en sommet, de déclarations en déclarations, aucune leçon n’en a été véritablement tirée pour éviter de nouvelles crises. Il est impératif, comme je le propose avec mes amis du Parti socialiste européen, d’accroître la régulation des produits hautement spéculatifs, de relever les normes en matière de capitaux propres des banques, de séparer les activités de dépôt et d’investissement, de revoir les normes comptables pour prendre en compte tous les risques, de créer une agence de notation publique sous l’égide de l’Eurogroupe, mais aussi une stratégie de croissance et d’emploi sans laquelle rien ne sera possible.

Et puis, aucun Européen ne peut accepter que nos amis grecs subissent ce que les Argentins ont vécu, dix ans durant, après la faillite de leur pays fin 2001. Il faut se souvenir des banques assaillies, des centres commerciaux protégés par l’armée, des émeutes et du désespoir profond de toute une nation : une telle réalité au sein de la zone euro signerait le terrible naufrage de la coopération européenne. Car, en Grèce, il n’est plus seulement question d’austérité, de