Le tollé suscité par la déclaration d’Eva Joly, demandant à ce que le traditionnel défilé militaire du 14 Juillet sur les Champs-Elysées soit remplacé par un «défilé citoyen», est un de ces accès de xénophobie désormais habituels pendant les mois d’été. L’année dernière, c’étaient les Roms et les gens du voyage. Nulle fatalité, ici, seulement le constat de la cristallisation de l’identité nationale comme thème politique majeur de la droite dite républicaine.
La proposition d’Eva Joly n’est pas une nouveauté. On peut penser que le moment n’était pas bien choisi pour la réitérer, lorsque six soldats français venaient de mourir en Afghanistan. C’est d’abord pour cette raison, mais aussi pour ne pas heurter les Français, futurs électeurs, que la gauche a marqué sa réserve. Cette maladresse mise à part, on peut déplorer que la droite et l’extrême droite aient saisi l’occasion pour proférer des propos relevant de la pire xénophobie à l’encontre la candidate à la présidentielle d’Europe Ecologie-les Verts, la désignant comme ennemie intérieure au seul motif qu’elle était d’origine étrangère. Les efforts déployés pour supprimer la binationalité ayant échoué, on s’en est consolé en faisant d’Eva Joly, la Franco-Norvégienne, la cible du moment et en promouvant bruyamment l’un des vestiges du nationalisme d’antan.
Les défilés du 14 Juillet sont devenus le symbole de l’unité nationale et du redressement militaire après la Première Guerre mondiale avec celui de 1919, l’institution du 14 Ju