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Libération

L’écran de fumée de la cybermobilisation

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En plein essor, l’engagement militant sur Internet a du mal à se traduire dans la rue.
par Marie SLAVICEK
publié le 22 juillet 2011 à 0h00

Coller des affiches dans la rue ? Distribuer des tracts à la sortie du métro ? Ringard. Exit le racolage partisan à la sortie du lycée, place au netactivisme. Militer, c’est communiquer. Et ça, les collectifs l’ont bien saisi : la Toile est devenue l’outil fédérateur par excellence de ce militantisme de situation. Avec l’essor de nouvelles formes de mobilisation, c’est toute une stratégie de communication qui se met en place.

Sur Facebook, les appels de divers collectifs poussent comme des champignons. Pas besoin d'être un geek chevronné pour devenir un cybermilitant aguerri. Trois clics suffisent pour créer ce type de page web rapidement et gratuitement. «Facebook nous donne une force de frappe incroyable pour communiquer, que nous n'aurions pas en distribuant des tracts», explique Julien, cofondateur du Collectif 21 avril. Constitué le soir même des élections cantonales de mars, il milite contre la montée de l'extrême droite en France. «Surtout, un réseau social comme Facebook permet de contacter des listes des gens. Si chaque personne transmet l'information à tous ses contacts, et que ses contacts font de même, le nombre de personnes concernées peut augmenter de façon exponentielle.»

Mais si Internet offre une capacité de diffusion inégalable, se borner à être un militant «presse bouton» n'est pas vraiment synonyme d'engagement politique. «De fait, on assiste à une réelle prise de conscience des problèmes importants de notre société sur Internet,