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Libération

Affaire DSK : des journalistes du «Figaro» las de jouer les valets

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Presse . Après la une sur François Hollande, des voix s’élèvent, au sein du quotidien, contre le traitement trop partisan de l’actualité.
publié le 23 juillet 2011 à 0h00

Le photomontage figurait en une du Figaro mardi. Sous le titre «Affaire Banon-DSK : François Hollande va être entendu», il représentait les visages en gros plan du socialiste et de la victime présumée de Dominique Strauss-Kahn. Cette titraille, aux allures de mise en cause, a provoqué des réactions indignées au PS. Comme celle du député André Vallini, pour qui il est «incompréhensible» de présenter «une audition normale, pour ne pas dire banale […], comme un événement de première importance». Un sentiment partagé… jusque dans la rédaction même du Figaro.

Dérive.«C'était totalement disproportionné, quasiment aussi gros que pour la mort de Ben Laden», lâche un journaliste. Certes, le quotidien est historiquement lié à la droite libérale. Mais un certain nombre de rédacteurs commencent à déplorer sa dérive partisane. «Il y a un gros sentiment de lassitude à la rédaction, poursuit ce journaliste. Les angles sont un peu toujours les mêmes : on tape la gauche et, à droite, on critique Borloo et Villepin.» Selon un autre, «les conversations sont récurrentes autour de la machine à café sur le traitement de ces affaires, la place qu'on leur donne. La phrase qui revient souvent, c'est : "On ne va pas tenir un an comme ça." Mais, au fond, c'est la résignation qui domine.»

Ce n'est pas la première fois que la ligne politique du journal divise sa rédaction. En juillet 2010, la Société des journalistes