«Je veux que justice soit faite. Je veux qu'il aille en prison. Je veux qu'il sache que vous ne pouvez pas utiliser votre pouvoir pour faire des choses comme cela.» Au bord des larmes, Nafissatou Diallo martèle ces mots avec force. En face d'elle, Robin Roberts, journaliste de l'émission Good Morning America sur ABC, vient de lui demander «ce qu'elle voulait» dans cette affaire. Diallo n'a pas hésité une seconde, les yeux fixés dans ceux de son interlocutrice.
Plus de deux mois après qu'elle a accusé Dominique Strauss-Kahn d'agression sexuelle à l'hôtel Sofitel de Manhattan, la Guinéenne de 32 ans s'est donc montrée pour la première fois hier à visage découvert sur ABC (1). Elle a également permis à la chaîne télévisée d'utiliser son nom, ce que n'avait encore jamais fait la presse américaine. Dans le même temps, elle a accordé une interview de plus de trois heures au magazine Newsweek, dans ce qui ressemble à une offensive médiatique destinée à peser sur la décision du procureur Cyrus Vance Jr. de maintenir ou pas les charges contre l'ex-patron du Fonds monétaire international (lire ci-contre).
«Comme un fou». Chemisier blanc et petit gilet pêche, les cheveux plaqués et souvent très émue, la grande et robuste jeune femme a notamment assuré à ABC qu'elle pensait qu'on allait la «tuer» quand elle a appris qui était DSK. Elle a affirmé n'avoir jamais vu l'homme politique français avant les faits présumés du 1