Dans l'affaire DSK, l'accusation mène une violente guerre des images. Le procureur Cyrus Vance Jr. avait d'emblée infligé à l'ancien patron du FMI un terrible supplice, promenant l'accusé menotté et humilié dans une séquence interminable filmée par les caméras du monde entier. C'est au tour de la victime présumée de donner sa version des faits sous les feux d'un plateau de télévision, dans un plan média réglé au cordeau : un teasing retentissant dans Good Morning America et une longue interview dans Nightline, les deux shows les plus suivis de la chaîne ABC. Dans le premier cas, le procureur met en scène une séquence destinée à montrer - à ses électeurs, surtout - sa fermeté face aux puissants et son intransigeance dans une affaire de mœurs, toujours ultrasensible aux Etats-Unis.
Dans le second cas, la victime présumée et son avocat tentent de mobiliser l'opinion publique pour contraindre le procureur Vance à ne pas abandonner les poursuites contre DSK le 1er août, date de la prochaine audience que chacune des parties sait cruciale. Une manœuvre, qui peut sembler désespérée, autant qu'une nouvelle mise en scène pour répondre à une campagne de presse qui a mis à mal la crédibilité de la plaignante. Une fois encore, c'est parole contre parole, devant des opinions publiques prises en témoins.
Ce dernier épisode télévisuel ajoute au malaise né d’une affaire qui, depuis la première seconde, se joue autant sur les terrains médiatique et politique que sur