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portrait

Guinée d’amies

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Sanaba Coné Camara. Cuisinière en collectivité, cette Franco-Guinéenne vient de créer un comité de soutien à Nafissatou Diallo.
publié le 30 juillet 2011 à 0h00

Elle ne connaît pas Nafissatou Diallo. Et ne la voit pas forcément comme une «sainte» comme certains l'ont présentée, pensant défendre une pure victime. Mais elle veut qu'un procès se tienne.

Sanaba Coné Camara est française et guinéenne. Quand l'affaire du Sofitel a éclaté, elle a eu un «sentiment de révolte». On parlait de DSK, pas de Nafissatou Diallo. «Je n'ai pas entendu une seconde de compassion pour elle. DSK menotté publiquement, c'est une humiliation, mais, si ce qu'elle dit est vrai, a-t-on pensé à son humiliation à elle ?» Elle qui a toujours voté pour le Parti socialiste a été «effrayée» des propos des ténors du PS sur l'affaire.

«Je suis une femme, une mère, une Guinéenne. J'ai l'habitude de m'exprimer. J'ai pris mon crayon et ressorti ma rage.» Un mois plus tard, cette quinquagénaire, cuisinière employée dans la restauration collective et militante des droits de l'homme, est l'une des cofondatrices du comité «Justice pour Nafissatou Diallo», avec des féministes françaises. «Le parcours de cette femme est devenu aujourd'hui un symbole : […] veuve, élevant seule sa fille après avoir émigré et obtenu le droit d'asile aux Etats-Unis. Les femmes et les filles les plus vulnérables de notre société - celles qui sont pauvres, immigrées peu instruites, victimes d'abus sexuels et d'exploitation - bénéficient encore trop peu de la protection de la loi», écrit ce comité balbutiant et artisanal.

C'est une femme grande, aux