Pas question pour les socialistes de se laisser taper sur les doigts avec la «règle d’or». Hier, la plupart des candidats à la primaire - ou leurs porte-voix estivaux - ont refusé de voter la réforme visant à inscrire dans la Constitution le retour progressif à l’équilibre budgétaire à partir de 2013, comme le souhaite Nicolas Sarkozy. Tous ont martelé qu’en matière de creusement des déficits, le cancre, c’est le Président. Dénonçant de concert un piège politicien, chacun en a profité pour faire entendre sa différence.
«Gadget». C'est Valérie Pécresse, la ministre du Budget, qui a ressorti hier cette injonction en appelant sur RTL «l'ensemble de la classe politique française […] à voter la règle d'or». Une «ceinture de sécurité» qu'il serait«irresponsable» de la part du PS de refuser, a-t-elle jugé un peu plus tard. Le projet de loi l'instituant a été adopté au printemps par l'Assemblée et le Sénat avec les seules voix de la majorité. Mais sans le PS, le gouvernement ne pourra pas réunir la majorité des trois cinquièmes requis au Congrès pour réformer la Constitution. En plein chahut boursier, il s'agit pour la droite de forcer les socialistes à se positionner, en martelant que cette mesure serait un bon point pour la France aux yeux des marchés et des agences de notation. Flairant le danger d'être mis au piquet par une opinion inquiète, Laurent Fabius a rappelé sur France Inter que «les socialistes sont des gens budgétairement