Décidément, les marchés financiers ne tiennent compte ni des silences du cap Nègre, ni du branle-bas élyséen. Ecourtant ses vacances - prévues jusqu'au 22 août - le chef de l'Etat est revenu fissa dans la capitale, hier matin, pour présider à l'Elysée «une réunion de travail sur la situation économique et financière».
Dans un palais aux allures de bunker - fenêtres calfeutrées et bardées d'échafaudages pour cause de travaux -, le Président s'est entretenu plus de deux heures avec le Premier ministre, François Fillon, et quelques membres du gouvernement, dont Alain Juppé (Affaires étrangères) et François Baroin (Economie), auxquels s'est joint le gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer. Objectif : montrer à la France inquiète que le gouvernement veille au grain, même si, officiellement, le message de l'Elysée est d'expliquer qu'«il s'agit d'anticiper sur la suite des événements». Sauf que patatras : en milieu d'après-midi, la tempête boursière a balayé ce joli plan de communication.
Car cette réunion a bien eu l’effet inverse de celui escompté par le chef de l’Etat et ses conseillers. Au lieu de distiller de la sérénité, le rendez-vous a contribué à alimenter les rumeurs les plus folles à Paris, provoquant un vent de panique sur la Bourse.
Fébrilité. Jusqu'alors, malgré la nervosité et l'incertitude régnant sur les marchés, le président de la République avait préféré ne pas commenter la situation pour «éviter un emballement des p