Menu
Libération
Interview

«Au lieu de rassurer, Nicolas Sarkozy a inquiété»

Article réservé aux abonnés
Michel Sapin (PS), ancien ministre des Finances :
publié le 12 août 2011 à 0h00

Michel Sapin est ancien ministre des Finances de Pierre Bérégovoy (en 1992-1993), et aujourd’hui conseiller de François Hollande.

Aucune annonce n’est sortie de la réunion mardi à l’Elysée. Y a-t-il une rigueur cachée dans les tuyaux du gouvernement ?

Il y a une part de la rigueur qui n’est pas cachée, c’est celle qui pèse sur les dépenses de l’Etat. Elle a déjà été annoncée ou inscrite dans le programme pluriannuel des finances publiques, comme le maintien de la règle du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux. Tout ceci est de l’austérité avec des conséquences gravissimes du point de vue social mais aussi économique, en termes de soutien à la consommation et donc de croissance. Il est possible qu’une aggravation de la rigueur sur les dépenses soit dans les tuyaux, mais la rigueur la plus cachée est celle qui concerne les recettes. Avec, chez Sarkozy, un jeu sur les mots ridicule : «Jamais je n’augmenterai les impôts, mais je vous demande de raboter plus encore les niches fiscales», ce qui est une manière évidente d’augmenter les impôts.

D’autres impôts se profilent-ils ?

Si le gouvernement veut faire face à la dégradation de la conjoncture et donc à celle des recettes de l’Etat, les petits copeaux des niches fiscales n’y suffiront pas. Il ne leur reste plus que des solutions massives, qui, elles, toucheront tout le monde. C’est-à-dire une augmentation de la TVA et de la CSG. De ce point de vue-là, il y a sûrement une réflexion en cours à droite.

Selon ses lieutenants, Sarkozy est en phase avec l’exigence de vérité et d’action des Français…

Nicolas Sarkozy fait surtout preuve d’incohérence entre son discours à l’extérieur sur les engagements de la France et la politique clientéliste qu’il mène à l’intérieur. En s’adress