Candidat à la primaire socialiste, Arnaud Montebourg se prononce pour le «démantèlement des agences de notation» et «l'interdiction de la spéculation sur les marchés financiers».
Quelle est votre réaction au résultat (0,0%) de la croissance au deuxième trimestre?
Les discours d'autosatisfaction du pouvoir actuel assurant que la crise serait derrière nous sont une contre-vérité. Elle est devant nous. Trois ans après la plus grande crise financière depuis 1929, rien n'a été résolu. Aucune remise en ordre n'a eu lieu, la facture de la crise n'est toujours pas payée par le secteur financier qui en est le responsable. Pire, les pouvoirs politiques sont convaincus de devoir la faire payer par leurs contribuables en organisant partout des plans d'austérité qui conduisent à la récession. Tous ceux qui pensaient que le retour de la croissance pourrait atténuer la douleur des conséquences de la crise n'ont plus d'autre choix que de se tourner enfin vers des remèdes beaucoup plus sévères contre les marchés.
Lesquels?
Un bras de fer entre le pouvoir financier (les marchés, les institutions financières, les agences de notation) et le pouvoir politique vient de s'engager. Les premiers veulent faire payer aux classes moyennes et populaires, les contribuables des Etats, les conséquences de la crise financière dont ils sont pourtant responsables. Une lutte très dure s'est ouverte pour mettre en difficulté les Etats en faisant croire aux opini