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Analyse

Un bleu douché par les Verts

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Favori des sondages, Nicolas Hulot n’a pas réussi à se départir de son image d’ex-animateur et incarnait une écologie jugée trop molle.
publié le 17 août 2011 à 0h00

De l'ambiguïté de vouloir faire de la politique autrement. Les Petites chroniques d'une primaire écologiste, écrites et vécues de l'intérieur par Matthieu Orphelin, proche conseiller de Nicolas Hulot, racontent d'abord l'histoire d'un échec personnel et politique. L'ex-animateur d'Ushuaïa est parti trop tard en campagne. En trois mois, il n'a pas réussi à décoller l'étiquette d'animateur de TF1 et de «candidat gel douche», tournant en boucle sur Internet. Au lieu de revendiquer sa popularité comme un potentiel électoral, le favori des sondages n'a cessé de se justifier et de s'enfermer dans son passé.

Aveuglé. A l'aise au contact des électeurs, Nicolas Hulot n'a pas pris la mesure de l'effort à fournir, exigeant de passer trois jours par semaine dans sa maison de Saint-Lunaire (Ille-et-Vilaine). Aveuglé par son expérience cathodique, le présentateur n'a - selon son conseiller - consenti à faire de media-training qu'à la toute fin de sa campagne.

C’est l’un des paradoxes Hulot : autodidacte et formé au contact d’universitaires et de philosophes de l’écologie, il s’est parfois révélé trop complexe et à l’étroit dans le cadre des émissions politiques. Toujours rétif à incarner les idées qu’il pourfend : il dénonce, par exemple, le refus du gouvernement d’accueillir les 7 000 réfugiés tunisiens mais évite de tacler Claude Guéant, le ministre en cause. En rappelant qu’il avait un temps envisagé de s’allier avec son ami Jean-Louis Borloo, Hulot a a