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TRIBUNE

Dette : et si nous devions revoir notre copie ?

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par Laurence Vichnievsky, Membre du bureau exécutif d’Europe Ecologie-les Verts
publié le 18 août 2011 à 0h00
(mis à jour le 18 août 2011 à 16h40)

La décroissance n’est pas un projet politique conçu par des écologistes radicaux, c’est la réalité des économies de l’Europe de l’Ouest dont le taux de croissance baisse régulièrement depuis cinquante ans : en France, ce taux a été de 5,91% dans les années 60, de 4,15% dans les années 70, de 2,29% dans les années 80, de 1,86% dans les années 90 et de 1,36% dans les années 2000 (source Insee).

Rien ne garantit qu’il doit rester positif. Le recours massif au crédit a permis de soutenir la demande durant la dernière période, mais la crise des subprimes en 2008 et celle des dettes souveraines depuis 2010 ont montré les limites d’une telle politique. Au-delà d’un certain seuil, le niveau d’endettement doit cesser de croître sous peine de provoquer la perte de confiance des prêteurs et l’implosion du système. De l’avis de tous les économistes, ce seuil est aujourd’hui atteint.

Mais si l’endettement est devenu le soutien obligé de l’activité, celle-ci devrait stagner, voire décliner, en cas de stabilisation de la dette. Peu importe que cette baisse d’activité soit appelée décroissance, selon le vocabulaire écologiste, ou récession, selon la formulation classique. Elle devrait entraîner, dans un premier temps, des pertes d’emplois et des moins-values fiscales. A cet égard, les prévisions de recettes fondées sur un taux de croissance de 2% relèvent de la méthode Coué, elles ne peuvent servir de base à la décision.

Faut-il, alors, refuser le désendettement, renoncer à l’objectif de rédui