«Mon objectif est de faire plus de 10%», nous confie-t-elle. Et ce ne sont plus des paroles en l'air. Pour Eva Joly la crise est un «boulevard», puisque cela «fait vingt ans qu'[elle] dénonce la financiarisation excessive de l'économie, les produits spéculatifs dangereux et les paradis fiscaux».
Vendredi, 16 heures, hôtel Holiday Inn de Clermont-Ferrand, la candidate d'Europe Ecologie-les Verts (EE-LV) nous accorde quelques minutes avant une intervention sur son plan anticrise en marge des journées d'été du mouvement. Elle va y proposer de taxer les 5% des plus riches en revenant au niveau d'imposition de l'an 2000, de créer un «livret d'épargne vert», mesure chère à Nicolas Hulot, afin de financer les investissements écolos. «L'austérité n'est pas une fatalité. On n'est pas obligé de fermer des classes et de réduire les effectifs des hôpitaux» pour diminuer la dette publique et atteindre l'équilibre budgétaire en 2014, assure-t-elle. De quoi tacler le texte de sa «chère amie» Laurence Vichnievsky dans Libération de jeudi, «qui se trompe dans ses analyses et n'a pas compris les enjeux».
Quelque chose a imperceptiblement changé chez Eva Joly. La voilà à l'aise dans les habits de candidate à l'Elysée. Suffisamment pour assigner à ses remuants camarades un rôle à ses côtés : «Cécile [Duflot] tient solidement la barre [du parti]. "Dany" [Cohn-Bendit], je vais l'utiliser pour tout ce qui est européen. Et j'ai propos