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«Proposons une vraie règle d'or»

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publié le 21 août 2011 à 14h15
(mis à jour le 21 août 2011 à 19h03)
C'est un pavé dans la mare des primaires socialistes que lance Manuel Valls. Dans une lettre ouverte adressée aux autres candidats, Martine Aubry, Ségolène Royal, Arnaud Montebourg, François Hollande et Jean-Michel Baylet, le député maire d'Evry se déclare "favorable au principe d'une règle d'or." Cette règle qui imposerait un retour à l'équilibre des comptes publics serait, selon les vœux du Président de la République, inscrite dans la constitution.
Alors que la gauche a toujours dénoncé dans cette règle d'or un "piège" ou une "manœuvre", la lettre de Manuel Valls, que Liberation.fr publie en exclusivité ci-dessous, marque une première brèche dans les rangs socialistes. D'autant que celui-ci, dans la même missive, propose rien de moins que de "revoir le projet socialiste à l'aune de la crise." E.D.

«Cher(e)s Martine, Ségolène, Arnaud, François, Jean-Michel,

Le krach financier qui a secoué la planète ces dernières semaines est la marque d'une crise d'ampleur inédite. Les pouvoirs politiques semblent impuissants face à la tempête boursière, malgré le signal d'alerte précurseur de 2008. Les mois à venir seront très difficiles pour les Etats et les populations, éprouvant chaque jour un peu plus l'efficacité des premiers et la confiance des secondes. Notre statut de responsable politique, notre engagement pour la gauche, notre ambition présidentielle pour la France nous imposent d'être à la hauteur de nos prérogatives en proposant un projet fort et crédible.

La crise l'exige : impulsons une nouvelle donne à l'Europe !

Le monde a besoin de nouvelles règles de coopération financière. Il nous faut prendre la voie d'un nouvel ordre monétaire et financier, ordonné, juste et efficace.

Pour cela, l'Europe a besoin de stabilité économique et de cohérence politique. Sans rien céder à l'anti-européanisme populiste, il faut, néanmoins, avoir le courage de regarder la situation avec lucidité : l'élargissement trop rapide de l'Union, l'absence d'harmonisation fiscale et budgétaire, l'euro trop fort...

Une de nos premières priorités devra être le rééquilibrage rapide des objectifs de croissance et d'inflation, en combinant un abaissement des taux de la Banque centrale européenne avec des politiques publiques responsables où chaque euro dépensé le serait à bon escient.

Cette no