La crise secoue les socialistes. Face à des places boursières au bord du krach, les menaces d'implosion de la zone euro et le «piège» de la «règle d'or» - de l'équilibre budgétaire - tendu par la droite, les candidats à la primaire ont été contraints de sortir de la torpeur estivale. A quatre jours de l'université d'été de La Rochelle, à cinquante jours de la primaire et à huit mois de la présidentielle, il s'agit de prouver qu'ils sont taillés pour combler les déficits, relancer la croissance et lutter contre le chômage. Bref gagner une crédibilité économique dont doute encore une majorité de Français (voir notre sondage page 6).
Particularité de cette mission, elle impose à chacun de se démarquer des autres tout en respectant le «projet» du PS, socle commun depuis son adoption le 28 mai. Une opportunité politique qui se double d'un impératif de fond, puisque ce document a été élaboré avant que la récession menace et ne réduise les marges de manœuvres du (ou de la) futur(e) hôte(sse) de l'Elysée. «La situation actuelle disqualifie la droite mais ne qualifie pas automatiquement la gauche», a ainsi jugé hier François Hollande dans le Journal du dimanche. Les principaux prétendants à l'investiture organisent cette semaine des réunions avec ses «génies de l'économie», dixit un proche de Ségolène Royal. «Chaque candidat doit mettre au pot commun de la gauche ses idées pour affiner le programme. En l'état, il ne répond pas aux défis