Nul ne peut plus ignorer la dette. Il y a quelques semaines encore, le Parti socialiste affirmait dans son projet qu’il fallait reporter à 2014 le retour de notre déficit à 3% du PIB. Force est de le constater, à quelques rares exceptions près, personne ne conteste plus aujourd’hui le choix du gouvernement d’atteindre cet objectif dès 2013. La crise grecque aura au moins eu la vertu de rappeler chacun à la réalité : la réduction de notre endettement est une nécessité d’intérêt national, qui ne peut souffrir aucun retard.
Mais cette prise de conscience n’est qu’une première étape. Au nom de ce même intérêt national, l’opposition doit encore faire l’autre moitié du chemin. Notre pays n’a pas besoin de déclarations d’intention, il a besoin qu’un véritable consensus se forge autour des trois piliers de la vertu budgétaire, sans lesquels il ne peut y avoir de réduction durable des déficits et de la dette.
Premier pilier : reconnaître que la dette publique n’est ni une question de personne ni une affaire de conjoncture. Trente-cinq années de déficit successives ne sont pas le signe d’une faiblesse passagère, mais bien d’une défaillance systématique de la part des majorités qui se sont succédé. Aucun de nous ne peut se dédouaner à bon compte de sa part de responsabilité dans cet échec. Est-il besoin de rappeler que même entre 1997 et 2002, alors que la France bénéficiait d’une croissance exceptionnelle, le montant de la dette publique a continué d’augmenter ? Est-il nécessaire de sou