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Analyse

Cyrus Vance Jr., un proc un peu trop pressé

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L'affaire DSKdossier
Dépassé par l’enjeu de l’affaire DSK, le procureur de New York se retrouve au centre d’un fiasco judiciaire.
publié le 24 août 2011 à 0h00

Il aura fallu trois mois et demi pour passer d'une affaire planétaire à un fiasco judiciaire. Trois mois et demi pour aboutir à un non-lieu et à un constat d'échec cinglant pour Cyrus Vance Jr., le procureur du comté de New York ayant pris en charge le dossier DSK. Deux jours après l'arrestation de l'ex-patron du FMI le 14 mai, l'accusation assurait pourtant, lors de la première audience devant la Cour criminelle de Manhattan, qu'elle disposait «de détails très forts qui sont cohérents avec une agression sexuelle violente». Et affirmait déjà posséder des éléments médico-légaux qui confirmaient le récit fait par la présumée victime, Nafissatou Diallo. Aujourd'hui, Cyrus Vance Jr. abandonne les poursuites. Et explique que la possibilité d'une relation forcée dans la chambre 2 806 repose uniquement sur le témoignage de la femme de chambre qu'il ne juge plus crédible, du fait de ses mensonges répétés.

«Confiance». Comment en est-on arrivé là ? La responsabilité en incombe principalement au procureur lui-même, coupable d'un emballement judiciaire dont l'ultime conséquence est bien le non-lieu prononcé hier par le juge Michael Obus. Aussitôt après l'interpellation de Dominique Strauss-Kahn dans l'avion à JFK, Cyrus Vance Jr. a ainsi décidé, contre l'avis de ses collaborateurs, d'essayer de le faire inculper au plus tôt devant un grand jury afin de le maintenir en détention à Rikers Island. Là où, généralement, l'accusation se donne deux ou trois semaines d