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Libération

«La crédibilité de la femme est un enjeu, plus que celle de l’homme»

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publié le 24 août 2011 à 0h00

L’abandon des charges contre Dominique Strauss-Kahn confirme une vérité indéniable : aux Etats-Unis, la logique d’un procureur est d’abord politique. Dans cette affaire, il poursuivait sans pitié tant qu’il comptait gagner gros ; dès lors qu’il estime n’avoir qu’à y perdre, il renonce sans états d’âme.

Ce qui est vrai aujourd’hui ne l’était pas moins à la mi-mai lorsque la justice s’abattait sur le patron du FMI avec brutalité, ou fin juin quand, pour justifier son revirement, Cyrus Vance Jr. accablait sans vergogne Nafissatou Diallo. Une même préoccupation électorale explique tour à tour la parade organisée devant les caméras, au détriment de l’accusé, et les fuites orchestrées dans les journaux, aux dépens de la plaignante. Et si l’on avait tort hier de s’émerveiller d’un système qui n’hésite pas à s’en prendre aux puissants, on ne saurait avoir raison aujourd’hui d’applaudir une machine judiciaire qui a le courage de reconnaître ses erreurs.

On nous demande de faire confiance à la justice ; encore faut-il rappeler qu'elle n'établit pas la vérité, mais une vérité. D'ailleurs, deux vérités se sont succédé en quelques mois, devant le tribunal - mais aussi dans les médias. En France, on s'est indigné (à bon droit) qu'un tabloïd comme le New York Post couvre d'injures DSK avant de traîner dans la boue Nafissatou Diallo ; mais le New York Times n'aura fait qu'en donner une version respectable, en accompagnant pareillement les revirements du pr