Jean-Christophe Cambadélis, principal lieutenant de Dominique Strauss-Kahn en France, se réjouit de l'abandon des charges par la justice américaine - «nous savions que tout allait s'effondrer» -, mais enjoint socialistes et commentateurs politiques à ne pas brûler les étapes.
Que ressentez-vous à l’issue de ces cent jours de tourmente politico-médiatique ?
Une très grande joie teintée d'un peu d'amertume. Je suis heureux pour Dominique, pour Anne [Sinclair], pour leurs enfants, pour nos copains mais aussi un peu furieux : on a jeté à terre un destin sur la base d'une seule allégation contestable et qui aurait pu être contestée. Ces cent jours ont un côté terrifiant.
Quel avenir pensez-vous que Dominique Strauss-Kahn va se choisir ?
Depuis trois mois, il ne pense qu’à une chose : le coup de maillet du juge. Pas le coup d’après.
Peut-il, veut-il revenir dans le jeu politique français ?
La thèse d’un retour à la manière du comte de Monte-Cristo est un peu romanesque. DSK, quoique sa mémoire soit exceptionnelle, n’a jamais été un homme qui se précipite. C’est un garçon qui réfléchit beaucoup. Aujourd’hui, on entre dans le temps de la reconstruction. Après le temps judiciaire, c’est le temps humain. Précipiter les étapes, ce serait faire fi de ce qui lui est arrivé. Dominique Strauss-Kahn a vécu une injustice planétaire, il a été cloué au pilori médiatique mondial. Il a été la cible des qualificatifs les plus violents, des analyses psychologiques les plus douteuses. Tout cela a été d’une violence inouïe. En tant qu’ami, je lui dis : prends d’abord soin de toi.
La primaire socialiste, dont il était un des favoris, a commencé sans lui. Pensez-vous qu’il puisse y participer, en soutenant l’un ou l’autre des candidats ?
Le précipiter dans le chaudron politique français après ce qu’il a subi, est-ce un conseil d’ami ?
Peut-il intervenir plutôt sur la scène financière internationale, qui connaît une très grave crise en ce moment ?
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