Nous ne saurons donc jamais toute la vérité. Aurions-nous un jour vraiment pu la connaître ? Une vérité judiciaire à coup sûr, si un procès pénal s’était tenu. Une autre, tout aussi judiciaire, si au civil l’affaire venait à être enfin jugée. Mais au cas où une transaction interviendrait entre les deux parties pour permettre d’éviter cet autre procès, quelle vérité cela viendrait-t-il, in fine, livrer sur ce qu’il s’est passé dans la suite 2 806 de l’hôtel Sofitel le 14 mai ? Depuis ce jour fatidique pour la carrière politique de celui qui se préparait à devenir notre prochain président de la République, nous cherchons tous à savoir. Certains plus que d’autres - ceux dont c’est le métier : policiers et magistrats new-yorkais, mais aussi journalistes du monde entier. On pourrait y ajouter les romanciers ou scénaristes qui ne manqueront pas de s’emparer de l’histoire. La journée d’hier offre l’occasion de dire clairement combien ces registres de vérité doivent demeurer distincts. Et d’affirmer qu’au plan primordial des libertés publiques et individuelles seule désormais compte une décision judiciaire qu’il convient d’écrire noir sur blanc : s’il n’est pas à proprement parler innocenté, DSK n’est plus poursuivi par la justice américaine. Nous aurions tort, cependant, de résumer l’ensemble à cette seule vérité judiciaire. Il en est d’autres, autrement importantes pour la société, et qui relèvent davantage de notre pratique journalistique. Ainsi cet événement nous aura permis d’
EDITORIAL
Vérités
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par Sylvain Bourmeau
publié le 24 août 2011 à 0h00
(mis à jour le 24 août 2011 à 7h33)
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