C'est un chiffre qui claque comme un succès pour Nicolas Sarkozy: 60% des Français approuveraient la «règle d'or», selon un sondage de l'Institut CSA publié jeudi par 20 Minutes, BFM TV et RMC (1). Un tel score, en apparence, valide la tactique du président cherchant à s'afficher en vertueux gestionnaire face à des socialistes laxistes et irresponsables. Mais en apparence seulement. Comme souvent avec les sondages, il faut en passer par une analyse serrée de la question soumise, des résultats précis et du tempo du débat politique. Eléments de décryptage.
Une question à rallonge et complexe
Comme toute question soumise à un panel, la formulation n'est pas sans effet sur les réponses elles-mêmes. Et sur un sujet aussi complexe, la simple rédaction est en soi un défi. Dans le cas présent, la voici:
Vous n'avez rien compris? Relisez donc doucement. Et imaginez que cette question est posée au téléphone (au milieu d'une série d'autres) à des sondés sélectionnés selon la méthode rituelle des quotas. Miracle – habituel – de l'exercice: seul un sondé sur dix préfère ne pas se prononcer et avouer qu'il va réviser fissa le droit constitutionnel, plancher sur les règles de Maastricht. Voire simplement respirer ou raccrocher au nez de l'enquêteur. Les sondés préfèrent souvent répondre au pif que d'avouer leur ignorance.
«Ecrire une question sur la règle d'or est un casse-tête, explique Yves-Marie Cann, directeur d'étude à CSA. On est obligés de donner un minimum d'infos sur la question, mais s