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Enquête

Affaire DSK : les féministes n’abandonnent pas la charge

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Les militantes s’inquiètent des répercussions en France du non-lieu de Dominique Strauss-Kahn. Et s’indignent des réactions des socialistes.
publié le 25 août 2011 à 0h00

«Les ringards ont changé de côté. Malgré le non-lieu, il y aura un avant et un après-DSK.» Natacha Henry a créé l'association Gender Company (1), qui pourchasse les clichés sexistes dans la culture populaire et les médias. «Avec cette affaire, on a vu que les hystériques, ce ne sont pas les féministes, mais les sexistes : les "amis"de DSK qui nous expliquaient qu'il était simplement "galant".»

Au lendemain de l’abandon des charges prononcé à New York par le juge Obus, dans le volet pénal «Diallo vs DSK», les sorties sont toujours cinglantes parmi les féministes, et les avis tranchés. Certaines tentent encore de percer le mystère d’un rapport sexuel consenti entre deux inconnus en neuf minutes. D’autres mesurent l’impact que cette procédure retentissante pourrait avoir, en France, sur les victimes de violences sexuelles - et ce, quoiqu’il se soit passé dans la chambre 2806.

«La décision américaine risque de renforcer la mythologie de ce que doit être une "bonne" victime de viol, craint Marylin Baldeck de l'Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT). Diallo était une mauvaise - mais pas forcément une fausse - victime. Elles sont malheureusement nombreuses : nous avons perdu un procès en Moselle, car la jeune femme qu'on soutenait avait eu "trop" d'expériences sexuelles pour son âge pour convaincre les jurés. Pire : elle était allée travailler le lendemain de son viol.»

«Salope». Le