Cette semaine est symbolique : en politique intérieure, on constate qu'elle est accaparée par le gouvernement (budget 2012 et lutte contre les déficits) et par le Parti socialiste (primaire et université d'été de La Rochelle). La Ve République construit inlassablement un système dualiste imparfait. Elle tolère les petites formations, elle avantage les deux grandes familles. L'extrême gauche tempête sans peser, la gauche extrême tonitrue sans percer, les écologistes protestent sans progresser, l'extrême droite s'enracine sans pouvoir gagner.
Quant au centre, il s’anémie en se dispersant. Les uns siègent inconfortablement au sein de l’UMP, les autres campent aux lisières de la majorité, sans oser cependant couper le cordon ombilical. Comme aimait à le dire François Mitterrand, les centristes ne sont ni à gauche ni à gauche. Seul François Bayrou tente de maintenir la fiction ou le rêve de l’autonomie ou plutôt il les ressuscite aujourd’hui. Il est l’éternel Lazare du centrisme. Après avoir versé dans un anti-sarkozysme si violent qu’il en était devenu primaire (le contraire du tempérament centriste), il revient désormais à une position d’indépendance et d’équilibre. C’est son retour vers le centre, c’est le centrisme retrouvé.
Tel est d'ailleurs le sens de son nouveau livre 2012, Etat d'urgence (Plon). Il présente en effet au milieu de la floraison estivale d'ouvrages politiques, une double originalité : il est pratiquement le seul avec Dominique de Villepin à