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interview

Rigueur : «L'opacité de la politique fiscale pose un problème démocratique»

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publié le 25 août 2011 à 16h58
(mis à jour le 25 août 2011 à 18h51)

L'historien Nicolas Delalande

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revient sur certaines annonces du plan de rigueur. Une multiplication de mesures parfois très techniques, dont l'objectif est d'après lui de «diluer» la lisibilité de la politique menée. Pour ce spécialiste des politiques fiscales, François Fillon s'inscrit dans une grande tradition française: le recours à des mesures fiscales anecdotiques.

Hier, François Fillon semble avoir choisi d'annoncer de nombreuses mesures plus ou moins intelligibles pour le grand public au lieu de construire son plan de rigueur autour de quelques choix clairs et emblématiques...

Cela s'inscrit dans une tradition française assez ancienne : l'aversion du politique pour l'imposition directe des revenus et des patrimoines. Il y a clairement une difficulté à accepter de manière assumée et transparente ces grands impôts que sont l'impôt progressif sur le revenu et les impôts sur les successions et les capitaux. Cela conduit donc à recourir à d'autres voies pour trouver de l'argent dans les moments de crise, en l'occurence une multiplicité de taxes diverses et variées.

Cela ne pose-t-il pas un problème de clarté de la politique fiscale ?

Effectivement, au lieu d'assumer un ou plusieurs prélèvements assez transparents avec des taux que tout le monde connait, l'objectif est de multiplier les taxes, que l'on espère indolores politiquement, s