Les socialistes auraient pu parler d'une seule voix pour dégommer le plan antidéficit du gouvernement. Mais, primaire oblige, il y a eu hier autant de réactions - unanimement négatives - que de candidatures à la primaire. Et pour cause. Martine Aubry, Première secrétaire du PS en congé le temps de la campagne d'investiture, devait être l'invitée du 20 heures de France 2 au moment même où François Fillon détaillait ses mesures sur TF1. De quoi se poser en alternative au chef du gouvernement. Le sang des partisans de François Hollande n'a donc fait qu'un tour : au nom de l'égalité de traitement sur le service public, ils ont fait capoter l'invitation. «A ce stade, ce ne serait pas une bonne chose que quelqu'un apparaisse dans la posture de chef de l'opposition. France 2 a compris qu'il fallait jouer l'équité», confirmait un proche du candidat. Chez Martine Aubry, on hausse les épaules : «C'est minable !» Ambiance.

Relance. Avant même de connaître la teneur de la potion gouvernementale, l'actuel favori des sondages a présenté ses propres mesures de sortie de crise à la mi-journée, insistant sur la relance. «La croissance doit être la première exigence du prochain président de la République et de la prochaine majorité», a déclaré le député de Corrèze à l'issue d'un séminaire sur la crise à Paris, vingt-quatre heures avant celui de Martine Aubry qui réunit ses experts ce matin au siège du PS.

Pour Hollande, le plan Fillon c'est <