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Libération
Reportage

Un peuple de gauche mobilisé, mais sans entrain

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Sur les plages, à la campagne ou dans les quartiers bobos de Paris, «Libération» a rencontré des sympathisants socialistes entre espoirs et doutes.
publié le 26 août 2011 à 0h00

Ils ont le cœur à gauche. Par conviction ou par tradition. Déterminés ou désabusés, ils soutiendront son représentant contre Nicolas Sarkozy. A la veille de l'université d'été du PS à La Rochelle et de l'ouverture de la primaire, Libération est allé à la rencontre du «peuple de gauche», sur ses terres historiques du Nord, dans les quartiers branchés de la capitale ou au milieu des champs limousins. Les paroles sont franches et sans concession, de quoi nourrir un peu de la réflexion des candidats socialistes à la présidentielle.

Dans le Nord: «Ils ne vont pas changer le système, ils vont juste limiter les dégâts»

Sur la plage de Bray-Dunes (Nord), les pieds dans le sable, Roger, 54 ans, a ouvert la table et les chaises pliantes. Avec un copain du boulot, il regarde la mer et surveille les enfants. Il est là grâce au conseil régional, qui finance le billet de train à 1 euro, cinq week-ends dans l'année. Les gens viennent de tous les coins de la région. «Mais là, y'a pas beaucoup de monde. C'est bientôt la rentrée, ils n'ont pas d'argent.»

Dans le Nord-Pas-de-Calais, aux régionales de 2010, l’union de la gauche a recueilli près de 52% des suffrages malgré une triangulaire avec la liste menée par Marine Le Pen. Le PS demeure la première force politique.

Alors oui, Roger va voter à gauche, mais sans illusion. «Au PS, pour l'instant, on voit pas grand-chose.» Il résume : «On est désabusé, mais on espère. Regardez la réforme des retraites. On a manifesté contre, mais vous croyez que les socialistes vont revenir dessus ?» Age