On a cru que sa langue avait fourché. Puis que, fidèle à elle-même, Ségolène Royal y allait au flan. Mais quand l'ex-candidate à l'Elysée virevolte d'un rendez-vous à l'autre en proclamant «que "la" meilleure gagne», c'est bien de sa personne qu'elle parle. Et de sa victoire à la primaire qu'elle juge inéluctable.
«Cela fait trente ans que je fais de la politique, je le sens, c'est tout», glisse la candidate de sa voix flûtée quand on l'interroge sur la source de sa conviction. Elle a beau les vouer aux gémonies, Royal a potassé les études d'opinion pour étayer ses certitudes. Au sortir d'un été hyperactif, où on l'a vue quadriller la France et squatter le siège du PS à Paris, sa cote frétille à la hausse. Elle progresse même, à 18% d'intentions de vote, selon un sondage Ipsos pour le Monde, France Télévisions et Radio France.
Cela fait dire à la présidente de Poitou-Charentes qu'elle pointe au même niveau qu'un mois avant le congrès de Reims, en 2008. Elle avait alors créé la surprise en sortant en tête du vote sur les motions programmatiques, devant Bertrand Delanoë et Martine Aubry. Qui devait ensuite la priver du poste de première secrétaire pour une poignée de voix. «Elle garde un socle solide de gens qui lui sont très attachés depuis 2007, constate Anne Hidalgo, porte-parole de campagne d'Aubry. On a toujours pensé qu'elle était beaucoup plus haut que ce que disaient les sondeurs.»
Dans le camp des deux favoris, on ménage donc