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Libération
Reportage

A Nouméa, des drapeaux à la pelle

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En visite, Sarkozy se fait consensuel et bénit le double étendard, le kanak à côté du tricolore.
publié le 29 août 2011 à 0h00

Non, trois fois non, Nicolas Sarkozy ne regrette pas son voyage en Nouvelle-Calédonie. Une visite - la première depuis son élection - qui l’a obligé à quitter Paris pendant quatre jours, juste au moment du dénouement de la guerre en Libye et des annonces du nouveau tour de vis budgétaire. De Nouméa, Sarkozy repart avec une dent de mégalodon (l’ancêtre du requin) autour du cou offerte par les chefs coutumiers kanaks, une innovation républicaine - le double drapeau, celui du FLNKS hissé maintenant au côté de la bannière tricolore -, et une image de président consensuel qu’il essaie de restaurer laborieusement depuis plusieurs mois.

Hier matin, dans la nouvelle salle de Païta, dans la grande banlieue de Nouméa, Sarkozy a, lors de son dernier discours, vanté une «République qui doit comprendre la diversité de l'outre-mer» et invité à «regarder en face la période de colonisation qui fut une période de négation de l'identité kanake». A 17 000 kilomètres de l'Hexagone, Sarkozy était loin des débats sur la binationalité de sa majorité. Morceaux choisis.

Vendredi matin, place Bir-Hakeim à Nouméa

Le chef de l'Etat va prononcer son hommage aux volontaires du bataillon du Pacifique. Derrière les barrières, le maigre public est conquis d'avance. Ici, on a voté à 88% pour Sarkozy à la dernière présidentielle. Les drapeaux sont tous bleu blanc rouge. Les visages en grande majorité blancs. Tout le monde n'a qu'une seule préoccupation : la vi