Jauger François Hollande ou Martine Aubry à l’applaudimètre de La Rochelle serait trompeur. A l’université d’été du Parti socialiste, les salles sont remplies de militants à 100% certains d’aller voter les 9 et 16 octobre. Or, en ouvrant à tous les Français le processus de sélection de leur champion pour 2012, le PS s’est offert un grand saut dans le vide : il est aujourd’hui impossible de savoir combien d’électeurs participeront à la primaire. Ni surtout quel profil ils auront.
Cette inconnue, les sondages ne la comblent que partiellement, même quand ils mesurent l'opinion des sympathisants de gauche. «Les sondeurs disent qu'on ne peut pas définir d'échantillon représentatif, rapporte Arnaud Montebourg. Ils parlent d'une marge d'erreur de 5%, mais il y en a un qui m'a dit officieusement que c'était 20%.» En 2006, lors de la précédente primaire, 250 000 adhérents s'étaient déplacés, dont une palanquée de nouveaux arrivants qui avaient cotisé 20 euros pour avoir le droit de participer. Cette fois, le PS a fixé le droit d'entrée à 1 euro et espère entre quatre et cinq fois plus de votants. Soit plus d'un million de personnes, au minimum.
Sonnette d'alarme. «En dessous, on aura perdu notre pari collectif et ça aura un impact sur la présidentielle», prévient-on dans l'entourage de Ségolène Royal. «Tant que le PS se pense comme le corps réel de cette primaire, ce n'est pas attractif pour le peuple de gauche», estime Laurent Baume