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Libération
EDITORIAL

Trompeur

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publié le 29 août 2011 à 0h00

Combien et qui ? Combien de Français le Parti socialiste va-t-il réussir à mobiliser les 9 et 16 octobre, lors de la primaire de désignation de son candidat à la présidentielle ? Et quel sera le profil de ces électeurs ? A La Rochelle, ces questions étaient dans toutes les têtes. De ce point de vue, l’engouement médiatique pour le cru 2011 de l’université d’été des socialistes est trompeur. Les Français n’ont pas passé l’été à ronger leur frein au pied de leur chaise longue en se disant «vivement le 9 octobre». L’électorat de gauche est attentif, mais attentiste, intéressé sans être passionné. Et pour atteindre le seuil symbolique minimal du million de participants qui forcera le respect de Nicolas Sarkozy, les socialistes ont encore du boulot.

En réalité, le PS va marcher pendant six semaines sur une ligne de crête : débattre sans se battre. Que la compétition vire à la foire d’empoigne, et les Français se détourneront du scrutin. Malgré la tension qui règne dans les états-majors aubriste et hollandais, malgré le bouillon de culture rochelais de petites phrases, le week-end a été plutôt rassurant : l’ambiance dans le parti n’a rien de comparable à celle, délétère, de 2006 ou 2008. Mais le PS reste un volcan, gare à l’éruption ! A l’inverse, une campagne insipide et une compétition molle ne déplaceront pas les foules. La gravité de la crise offre aux candidats l’occasion de se différencier et d’innover. A eux d’en profiter et d’éviter les fausses postures, qui ne feront jamai