Unis contre les éléments et les éléphants. Samedi, les deux outsiders de la primaire, Manuel Valls sur l’aile droite et Arnaud Montebourg dans le couloir gauche, ont brièvement fait cause commune à La Rochelle, en se réfugiant sous le même auvent pour s’abriter d’une giboulée. A part vouloir être au sec, les deux «petits» candidats ont un autre point commun : la difficulté d’exister face aux poids lourds.
Solo. Samedi soir, à l'entrée du restaurant le Yachtman, pendant que Valls accueillait sa trentaine de partisans, les caméras vibrionnaient autour de Hollande devant l'ancienne criée aux poissons, épicentre des débats. Après avoir bataillé tout l'été pour obtenir des débats télévisés, Montebourg et Valls ont dû samedi reprendre leur bâton de pèlerin : Europe 1 n'avait installé que trois fauteuils, pour Hollande, Aubry et Royal, autour de la table de son Grand Rendez-vous. «Ce n'est pas évident, concède Ali Soumaré, porte-parole de Valls. On sent dans les retours presse qu'on parle surtout du choc Aubry-Hollande.»
A part ce combat pour exister, tout oppose les deux hommes dans leur approche de la primaire. A la traîne dans les sondages, Valls se motive en estimant que «la lucidité n'est pas contradictoire avec l'énergie et le volontarisme». Pour «peser dans les débats», il n'hésite pas à pilonner le projet présidentiel du PS. La retraite à 60 ans, les 300 000 emplois d'avenir, il n'y croit pas et le fait savoir. En